La Forêt bleue
Louis Aubert
Atelier Lyrique de Tourcoing – avril 2019
Mise en scène Victoria Duhamel
Scénographie, lumières Thibaut Fack
Costumes Emily Cauwet-Lafont
Coiffures, maquillages Gaëlle Mennesson
Direction musicale Martin Surot
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
Cheffe de chant Armelle Mathis
La Fée Gwendoline Druesnes
La Princesse Eugénie Lefebvre
Chaperon-Rouge Stéphanie Révillion
Petit-Poucet Capucine Meens
Une fille d’atelier (la servante) Marie Hamard
Le contremaître (le moissonneur) Olivier Fichet
Le Prince Clément Debieuvre
La mère de Chaperon-Rouge Gwenaëlle Chouquet
La mère du Petit-Poucet Irina Golovina
Le Père du Petit-Poucet et l’Ogre Kamil Ben Hsain Lachiri
Photos © Danielle Pierre
Dans cette Féerie envoûtante, Louis Aubert entrelace les contes. Petit Poucet et Chaperon Rouge s’aiment, mais la mère de Chaperon Rouge ne l’entend pas de cette oreille : le garçonnet est trop pauvre. Et puis sa fille a mieux à faire, comme visiter sa grand-mère au fin fond de la forêt. Cette même forêt où le père du Petit Poucet, réduit à la misère, décide de perdre ses enfants. Pendant ce temps-là, une belle Princesse quitte son palais pour visiter ses sujets et se pique au fuseau d’une fileuse. Il faudra que le Prince qui la suivait incognito traverse la forêt pour la retrouver. À la lecture et à l’écoute, on s’émerveille de l’enchevêtrement de ces motifs familiers. Poussons l’imagination un peu plus loin. Pour mieux camper ces figures intemporelles, situons l’histoire dans un atelier de l’industrie textile en plein essor. Dans la ville de Tourcoing, par exemple, spécialiste du traitement de la laine et qui, au début du XXe siècle, quand Aubert achevait de composer La Forêt Bleue, excellait dans l’art de fabriquer les tapis orientaux. Voyons la scène : les ouvriers s’affairent à leurs métiers à tisser. Les parents du Petit Poucet, malades, sont exclus de cette société régie par la force de travail. La Princesse observe du haut de sa tour ce monde laborieux dont elle ignore les peines. Hommes et femmes sont les manœuvres de la révolution industrielle qui cadence les vies et met au pas la nature. C’est ici qu’intervient la Fée bleue qui brode les destins, et entraîne nos personnages dans son monde, aussi enchanteur qu’inquiétant ; où la contemplation de la beauté est interrompue par le cri du loup, où l’ogre rôde, et dont il faudra affronter le mystère pour apprendre à vivre.